23 Jan

CONSCIENCE D’UN DÉFI, D’UN BESOIN…, ET DESSINER UN ESPOIR!

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À l’instant, en ce dimanche en France, à la télé, nous voyons des chefs et représentants d’États et une immense foule de gens rassemblés pour une marche au nom de la liberté d’expression, celle qui pour chacun d’entre eux est à la base de la démocratie et de valeurs universelles. La liberté et les valeurs qui y sont associées sont fondamentales; il ne peut pas y avoir de doute. Ce qui s’observe est une sorte de recueillement en solidarité à la France, mais aussi de chacun envers chacun, comme si nous nous sentions tous et toutes soudainement menacés. Est-ce une prise de conscience temporaire? Est-ce une opportunité politique pour certains? Est-ce plutôt le début de l’élévation souhaitée d’une conscience collective pour un monde meilleur?

Je lis des dénonciations de la violence, des réflexions empreintes d’humanisme, ici et là, des appels à une réconciliation entre les peuples, à une nouvelle vision du monde et, parfois, certains évoquent un nouveau rôle de l’école – aussi ses manquements – autant en France que partout dans le monde. Philippe Meirieu l’a évoqué ainsi que Serge Bouchard.

L’une des idées à retenir pourrait-elle être un engagement pour une école éducative inclusive sensible aux différences et véritablement à pied d’œuvre pour mieux répondre aux besoins de tous les jeunes? Tout cela pour éviter que se creusent au fond des cœurs des sentiments d’injustice profonde et d’exclusion faisant apparaître et croître la colère, la haine et la volonté d’agir d’une manière insensée et déshumanisante.

PERTINENCE D’UNE ÉCOLE RENOUVELÉE

On le dit sur tous les forums : l’école doit se moderniser. Elle doit passer de la défense des intérêts industriels et de ses vieux stéréotypes à la promotion des valeurs humaines fondamentales et à la formation de citoyens autonomes à l’esprit critique bien aiguisé. Mais les choses bougent très lentement, plusieurs favorisant l’immobilisme. Lorsque l’on prend un peu de recul, les événements récents vécus à Paris encouragent la mise en place d’une école renouvelée qui doit contribuer à changer les choses, un jeune à la fois, une classe à la fois, un quartier à la fois. Une école porteuse d’un regard enthousiaste envers la diversité, car elle est sa plus grande richesse. Une école qui permettra à chaque enfant, quelle que soit son origine, quel que soit son milieu, quels que soient ses défis, de développer son plein potentiel afin de participer positivement à l’équilibre de sa communauté, de son pays, de son monde.

COMMENT EST-IL POSSIBLE D’ENCORE MIEUX VOIR LES BESOINS DE CHAQUE JEUNE À L’ÉCOLE?

La meilleure volonté et l’engagement d’une seule personne, d’un seul éducateur à l’école pour apercevoir chacune des difficultés ou souffrances de chaque jeune dans une salle de classe sont importants. Parvenir à y répondre avec compétence voire avec la plus grande des générosités est très louable. Or, à cela s’ajoute un risque élevé d’épuisement professionnel. De toute façon, aujourd’hui, de tels défis sont devenus irréalistes pour l’éducateur seul. Hier, il n’était pas réaliste non plus pour l’école de jouer seul le rôle d’éducateur prévoyant et intervenant, malgré que les défis d’alors nous semblaient moins complexes. La création de liens nouveaux, organisés et structurants entre l’école et son environnement de vie est absolument indispensable. Les contributions de partenaires situés autour de l’école et la manière d’unir les forces pour mieux éduquer sont à la source d’une solution porteuse de sens, et réellement capable, selon moi, de mener au succès d’impérieux changements (éducatifs, sociaux, etc.) au sein des communautés-écoles et des nations. Ce sont là des clefs d’un nouvel espoir.

UNE SYNERGIE ENTRE L’ÉCOLE ET SA COMMUNAUTÉ ENVIRONNANTE (quartier de vie)

Une architecture maillant « école » et « communauté » (le quartier) s’avère d’une grande pertinence. Sans trop de mots, j’invite simplement tout et un chacun à poser un regard, à se prêter à une réflexion pour qu’émerge la structure d’un système « école-communauté ». En somme, mettre collectivement la main à la pâte afin de concevoir, créer et faire apparaître une communauté éducative pour chaque école; et pour que se mette en place un «vivre ensemble» harmonieux et que grandisse, dans l’esprit des personnes, dès le plus jeune âge du primaire, un sentiment de fierté de soi, de joie de vivre, de sécurité et de paix intérieure. Il fallait, il faut et il faudra (toujours) «tout un village pour éduquer un enfant ».

L’école a le devoir d’être porteuse d’une éducation globale, remettons en question cette folle obsession qui l’a contraint qu’à donner des résultats scolaires « glorieux ». Autrement, nous mettons en danger des milliers de jeunes et nos sociétés. Seuls, l’éducateur et l’école ne peuvent y parvenir. Une nouvelle alliance entre l’école et sa communauté est à bâtir. L’état doit soutenir cette démarche. Pour que chaque école soit un lieu de rencontre et d’épanouissement de la diversité, où le dialogue lèvera les barrières de nos différences pour les remplacer par des ponts de connaissances qui forgent la compréhension et le respect. Il me semble que c’est urgent!

Tous et toutes solidaires envers l’égalité, l’inclusion, la justice… et la liberté de s’exprimer et de créer pour s’épanouir. Des demains meilleurs pour tous en dépendent.

 

Rino Levesque


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