10 Déc

Apprendre «à OSER»… c’est d’abord apprendre à «prendre des risques mesurés»

Français Aucune réponse

La capacité à prendre des risques est l’apanage de nombre d’entrepreneurs. Beaucoup d’entre eux foncent avec détermination pour parvenir à atteindre l’objectif, le but ou la vision qu’ils ont en tête. Plusieurs entrepreneurs ont cette capacité de percevoir, souvent avant les autres, un besoin. Surtout, ce qui les différencie, c’est qu’ils sont des rêveurs nés qui aiment créer du nouveau, imaginer autrement et, parfois, faire preuve d’audace et de courage en proposant des solutions inédites. C’est ainsi qu’assez régulièrement des entrepreneurs de partout dans le monde réussissent, avec originalité, à combler des besoins jusque-là non pleinement satisfaits.

Un défi à ne pas négliger

En entrepreneuriat les chemins du succès peuvent être semés d’obstacles, souvent par manque d’analyse, de planification et de réalisme. La capacité de passer rapidement à l’action est une qualité qui peut mener loin. À d’autres moments, cette rapidité d’action peut être empreinte d’une négligence inconsciente causant l’échec. Même si l’expérimentation d’un revers permet d’apprendre, une blessure profonde peut aussi être ressentie. Se lancer au milieu du lac gelé, d’accord, mais en ayant tout de même pris quelques précautions, en s’étant préparé suffisamment pour se donner des chances de réussir. Autrement dit, rien ne devrait empêcher un entrepreneur de prendre le temps d’évaluer la situation avant de s’aventurer sur une glace un peu trop mince.

L’école : un centre d’entrainement

Pour devenir un entreprenant ou un entrepreneur conscient, il faut s’entrainer. S’entrainer à devenir habile, à identifier les besoins, à exécuter avec équilibre et à sortir, de temps à autre, des sentiers battus. Pour réussir de tels apprentissages, les exercices pédagogiques doivent en tout premier lieu contribuer à bâtir la confiance en soi. Dans ce cas-ci, apprendre à croire en ses capacités, en son aptitude à démarrer et à réussir un projet est fondamental. Le développement du sentiment d’efficacité personnelle et collective devient essentiel.

Une autre dimension à expérimenter à l’école concerne la rapidité de jugement ou la compétence diagnostic¹ de l’entrepreneur au regard d’une opportunité. Saisir au vol une potentielle occasion d’entreprendre (d’affaires), c’est être capable de procéder avec une certaine dose de prudence, de mesure et de vision, autant pour son propre bénéfice que pour celui de son environnement de vie. L’entrepreneur dit conscient porte en lui une culture entrepreneuriale particulière qui le pousse à entreprendre, à innover et à œuvrer au service du développement durable et ainsi contribuer à un avenir et à des économies viables.

Par ailleurs, l’excès de dynamisme, mais surtout l’empressement peut mener à une mauvaise lecture du besoin, donner lieu à un mauvais choix des moyens à mettre de l’avant et ainsi augmenter la possibilité qu’échoue le projet entrepreneurial. On y voit donc toute l’importance de développer la capacité de faire de l’analyse réflexive, de prendre du recul.

Il faut donc s’entrainer, idéalement, dès le plus jeune âge du primaire, selon une certaine constance et sur une longue période pour que s’installe en chacun et chacune la culture de l’entrepreneuriat conscient. Un schéma organisationnel bien réfléchi par l’école doit permettre une juste compréhension de l’entrepreneuriat conscient et en favoriser une pratique efficace. L’entrepreneuriat étant un concept transversal auquel se lient différents aspects de la vie, il est essentiel que son apprentissage puisse se faire au moyen d’approches pédagogiques intégrées directement dans les salles de classe. Celles-ci, pour être encore plus efficientes au niveau des apprentissages en entrepreneuriat, gagnent à être combinées à d’autres activités ou projets entrepreneuriaux organisés après les heures de classes.

Bref…

L’entrepreneuriat est un sport de haut niveau, où, pour gagner il faut persévérer et lutter. La plupart du temps le dynamisme et la détermination doivent s’installer en synergie chez l’entrepreneur. Réussir c’est savoir durer. Développer en chaque jeune les trois forces indiquées, dont le diagnostic, s’avère donc essentiel.

Il n’y a pas de doute; en venir à posséder l’expérience entrepreneuriale que procure l’entrainement à l’école permet, selon moi, de gagner en efficacité, d’alléger ou d’éviter certains échecs inutiles et de réussir plus fréquemment. Bien entendu, il y a des entrepreneurs qui parviennent au succès du premier coup, parfois dans un court laps de temps, et c’est tant mieux. Or, au Québec comme dans plusieurs pays, ils sont encore trop peu nombreux.

L’école dispose d’atouts structuraux qui lui permettent d’éveiller à l’entrepreneuriat conscient et de créer des contextes pédagogiques et éducatifs favorables pour réussir sa vie et dans la vie. Entreprendre, c’est apprendre à oser malgré l’adversité, mais c’est aussi savoir jouer intelligemment. Entreprendre, c’est apprendre… à prendre des risques mesurés.

N.B. L’École communautaire entrepreneuriale (ECE) est présente dans 137 écoles dans des pays situés sur trois continents : Amérique du Nord, Europe et Afrique.

Pour en savoir plus : www.idee.education

 

Rino Lévesque

Auteur et fondateur de l’ECE ; Directeur exécutif et co-fondateur de l’Organisation Internationale des écoles communautaires entrepreneuriales conscientes (OIECEC)

 

¹ La capacité de diagnostic est l’une des trois forces développées chez les jeunes au sein des Écoles communautaires entrepreneuriales conscientes (ECEC). Les deux autres forces sont le dynamisme et la détermination.

 


0 Commentaire

Vous souhaitez participez à la discussion ? N’hésitez pas à contribuer !

Écrire ou répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser les balises HTML tags et attributs : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Osons. Il est temps. 30 novembre 2015 Contribuer à l&rsquo… 21 janvier 2016