30 Nov

Osons. Il est temps.

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Aujourd’hui, nous le savons tous, l’école ne rencontre plus les attentes de la société, des jeunes, des parents. L’école ne va pas bien.

Alors que nous sommes clairement en crise d’identité, alors que la majeure partie des jeunes est à l’étroit sur les bancs de la classe et mal dans sa peau, nous ne trouvons pas les moyens, de tous ordres, pour leur redonner confiance en leurs capacités. Et pourtant, nos adolescents sont les citoyens de demain : s’ils ne vont pas bien, la société n’ira pas bien. Il faut qu’ils soient conscients de ce qu’ils valent : ils le valent bien !

Voilà longtemps, comme directrice de collèges, que je cherche et recherche une piste de solution pour rendre « mes » jeunes suffisamment bien avec eux-mêmes pour qu’ils trouvent LEUR place dans LEUR société. De débats en colloques, de discussions en lecture, je suis ressortie munie de beaucoup d’outils ponctuels, avec des trucs et des ficelles mais jamais avec une solution qui puisse m’aider à aider les enseignants. Notre école doit impérativement et urgemment changer son point de vue de l’enseignement, changer de posture. C’est difficile. Seule ou en équipe de direction, c’est impossible, c’est désespérant…

Et puis j’ai rencontré l’ECEC, au hasard d’une table ronde de plus. Rino Levesque et Sarah Heymans nous ont tenus en haleine. Après une année de compléments d’informations, de questions, de Skype avec son fondateur, et un voyage au Canada pour « voir en vrai », j’ai décidé de lancer mon école dans l’ECEC. J’ai signé.

Pourquoi suis-je restée en arrêt sur cette formule ? Pourquoi suis-je certaine, après 10 ans de recherche, d’avoir trouvé ce qui va me permettre de faire bouger toute une école?

D’abord, ce qui m’a conquise, c’est que l’ECEC travaille A PARTIR de ce qui existe au collège La Fraternité. Il ne s’agit pas d’une pédagogie nouvelle supplémentaire qui travaille dans son système et dans son coin mais bien d’un système-école qui, partant d’un noyau de volontaires, fait tâche d’huile au sein d’une école malade d’être en discordance avec la réalité. On n’applique pas une couche de plus au mille-feuille d’aides ponctuelles, on change l’école et sa vision du jeune petit à petit, de l’intérieur, AVEC ce qui la compose aujourd’hui.

L’autre élément novateur et tellement rassurant est que l’ECEC et ses formateurs nous accompagnent pas à pas. Nous sommes ensemble, nous formons une équipe; chaque question reçoit la réponse adaptée à NOTRE réalité. Et nous prenons notre temps. Jusqu’ici, nous nous sentions seuls, les quelques convaincus, face à l’ampleur de la tâche. Nos emplâtres étaient bien insuffisants et nous portions tout à bout de bras… Aujourd’hui, nous ne sommes plus seuls, nous sommes AVEC nos formateurs. Le poids est nettement plus léger !

Et puis nous travaillons pour redorer le blason de nos jeunes, pour qu’ils soient fiers de ce que peuvent être leurs complexes, fiers de leurs origines, de leurs familles, de leur quartier, de leur ville. La communauté environnante entre dans l’école, l’école s’ouvre aux autres, les alentours deviennent des partenaires. Adieu à la nécrose née de la peur de ce qui nous entoure, on ouvre grand nos portes et on implique la communauté dans laquelle est implantée la vie de nos adolescents. N’est-ce pas là le début d’une nouvelle et réelle connaissance de soi et de ses capacités ? L’estime de soi, en toute conscience…

Aujourd’hui, alors que le processus ECEC est engagé depuis peu au collège la Fraternité, sur le site Saint-Vincent, nous sentons déjà combien l’équipe qui a osé s’investir dans cette nouvelle vision de l’école, avance, progresse et grandit. Les changements vont vite, c’est incroyable.

Comme première école de Belgique engagée dans cette nouvelle voie pour le changement, je suis prête à partager notre expérience avec d’autres afin qu’à plusieurs, directeurs ou équipes éducatives, nous puissions activement participer à ce que nos jeunes s’entreprennent, se connaissent et se choisissent. Pour que nous n’appliquions plus les décrets parce qu’il faut mais en s’engageant dans leur philosophie, profondément.

Pour que demain, notre enseignement soit à nouveau à la hauteur de sa responsabilité.

Osons. Nos jeunes le méritent.

 

Rose Romaine, Directrice du Collège La Fraternité

Porte-parole d’une équipe éducative lucide, consciente, entreprenante et dont je suis fière.


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